L'art cinétique, c'est l'art du mouvement, maniant des pratiques très diverses. Cela peut-être aussi bien des œuvres motorisées que des œuvres modifiées par l’intervention du spectateur ou par celle d’éléments naturels tels que le vent, le soleil ou l’eau. Elle inclut également toute œuvre qui a pour caractéristique de se mouvoir dans l’œil du spectateur au cours de son déplacement, sans que celle-ci soit en elle-même mobile.
En 1961, à Paris, des groupes d'artistes se forment, tel que le G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel) mais aussi autre par en Europe, comme le Groupe N à Padou, le Groupe T à Milan, à Düsseldorf le Groupe Zéro, en Hollande le Groupe Nul, à Moscou le Groupe Dvizhenie et aux États-Unis avec le Groupe Anonima de Cleveland, dans l’Ohio. La plupart de ces groupes témoignent d’un intérêt commun pour l’organisation d’expositions et de manifestations hors du circuit officiel des galeries et des musées. Ils veulent incarner des modes de production collectifs.
A la fondation du G.R.A.V. (initialement intitulé Centre de Recherche d'Art Visuel), un travail
théorique collectif préliminaire fut entrepris. Il s'agissait de définir des critères objectifs d'analyse pour obtenir une position théorique globale, à savoir la surestimation de l'individu et des circuit traditionnels de l'expression et de diffusion. L'idée était que les liens avec les galeries et musées étaient nécessaires pour ne pas perdre le contact avec le public
Ils établirent des critères de comportement et, par exemple, décidèrent de continuer à signer personnellement leurs oeuvres ; ils convinrent aussi de poursuivre un travail individuel sur des matériaux de base, tout en élaborant collectivement des problèmes esthétiques comme l'abandon de la deuxième dimension afin d'éviter toute connivence avec l'esthétique picturale. Ainsi Sobrino optait pour le plexiglas, Yvaral pour les fils de nylon et de vinyle tendus, Le Parc pour la lumière et le plexiglas, Stein pour les trièdres et la polarisation, Garcia Rossi pour les boîtes à réflexion lumineuse et Morellet pour la programmation des pulsions de tubes de néon.
Ces principes devaient par la suite conduire à quelques oeuvres collectives, telles des labyrinthes, des salles de jeux, des installations dans la rue, allant des structures contrôlables aux structures manipulables.
Mais le facteur commun, et le plus important, à toutes ces recherches tient à la poursuite de leurs objectifs généraux. Sans se référer spécifiquement aux déclarations et manifestes du Groupe de Recherche d'Art Visuel, il est clair que le principe fondamental auquel adhéraient ses différents membres, avec plus ou moins d'enthousiasme, était la dévalorisation de "l'artiste" et du "chef-d'oeuvre", au profit d'une sollicitation du spectateur.